17 abril 2009

PBS no seu exílio pensa nestas coisas e pensa que nunca irá votar

J’ai le désir, et je sens le besoin, pour vivre, d’une autre société que celle qui m’entoure. Comme la grande majorité des hommes, je peux vivre dans celle-ci et m’en accommoder –en tout cas j’y vis. Aussi critiquement que j’essaye de me regarder, ni ma capacité d’adaptation, ni mon assimilation de la réalité ne me semblent inférieures à la moyenne sociologique. Je ne demande pas l’immortalité, l’ubiquité, l’omniscience. Je ne demande pas que la société "me donne le bonheur"; je sais que ce n’est pas là une ration qui pourrait être distribuée à la mairie ou au Conseil ouvrier du quartier, et que, si cette chose existe, il n’y a que moi qui puísse me la faire, sur mes mesures, comme cela m’est arrivé et comme cela m’arrivera sans doute encore. Mais dans la vie, telle qu’elle est faite à moi et aux autres, je me heurte à une foule de choses inadmissibles, je dis qu’elles ne sont pas fatales et qu’elles relèvent de l’organisation de la société. Je désire, et je demande, que tout d’abord mon travail ait un sens, que je puísse approuver ce qu’il sert et la manière dont il est fait, qu’il me permette de m’y dépenser vraiment et de faire usage de mes facultés autant que de m’enrichir et de me développer. Et je dis ce que c’est possible, avec une autre organisation de la société, pour moi et pour tous. Je dis que ce serait déjà un changement fondamental dans cette direction, si on me laissait décider, avec tous les autres, ce que j’ai à faire, et, avec mes camarades de travail, comment le faire.

Je désire pouvoir, avec tous les autres, savoir ce qui se passe dans la société, contrôler l’étendue et la qualité de l’information qui m’est donnée. Je demande de pouvoir participer directement à toutes les décision sociales qui peuvent affecter mon existence, ou le cours général du monde où je vis. Je n’accepte pas que mon sort soit décidé, jour après jour, par des gens dont les projets me sont hostiles ou simplement inconnus, et pour qui nous ne sommes, moi et tous les autres, que des chiffres dans un plan ou des pions sur un échiquier et qu’à la limite, ma vie et ma mort soient entre les mains de gens dont je sais qu’ils sont nécessairement aveugles. Je sais parfaitement que la réalisation d’une autre organisation sociale et sa vie ne seront nullement simples, qu’elles rencontreront à chaque pas des problèmes difficiles. Mais je préfère être au prise avec des problèmes réels plutôt qu’avec les conséquences du délire de De Gaulle, dês combines de Johnson ou des intrigues de Khrouchtchev. Si même nous devions, moi et les autres, rencontrer l’échec dans cette voie, je préfère l’échec dans une tentative qui a un sens à un état qui reste en deçà même de l’échec et du non-échec, qui reste dérisoire.

Cornélius Castoriadis, Extrait de L’institution imaginaire de la société

1 comentário:

RDL disse...

Pois é, meu amigo... Existe no entanto outro lado. O lado daqueles que se apercebem que algo está mal e que é necessário, mais do que simplesmente criticar, tentar fazer. E repara como uso a expressão "tentar fazer". Entre o que deve ser feito e o que pode ser feito ainda existe uma diferença devido exactamente ao facto das pessoas serem diferentes...
Acresce ainda que a classe política serve o Estado. E o Estado somos todos nós. O que me leva ao seguinte ponto: se cada um fizer a sua parte de forma séria, com brio e orgulho, não seria tudo muito mais fácil?
Mas infelizmente ainda existe gente que gosta de jogar paciencias durante o horário em que está a ser remunerada...
Será que temos os políticos que merecemos? Ou temos os políticos com paciencia para resolver? Se calhar, será um pouco de tudo...
Grande abraço